Quels changements peut-on attendre dans le domaine de l'immobilier pour 2023 ?
L'année 2022 a été une année marquante pour le secteur de l'immobilier, bien qu'elle ait dû faire face à un contexte économique et politique complexe. Après une année 2021 exceptionnelle, le marché immobilier a continué de montrer des signes de robustesse en 2022, enregistrant plus d'un million de transactions, ce qui témoigne de sa résilience.
Cependant, il est essentiel de nuancer ces chiffres positifs. Les performances solides du marché immobilier au cours de cette année ont été principalement concentrées au premier semestre. Le second semestre a été marqué par des défis importants, notamment liés aux changements de politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui ont entrainé un ralentissement de la production de crédit immobilier. Les emprunteurs se sont également heurtés aux taux d'usure, dont les calculs ne suivaient pas le rythme de la hausse des taux immobiliers réels.
Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a également imposé des règles strictes, limitant le taux d'endettement des emprunteurs à un maximum de 35 %, assurance emprunteur incluse, pour accéder à un prêt immobilier auprès des banques. Ces facteurs ont constitué des obstacles supplémentaires pour ceux qui souhaitaient devenir propriétaires.
Une augmentation significative des taux immobiliers a été observée en 2022 en raison de la reprise économique post-Covid et du début de la guerre en Ukraine. Les banques centrales ont cessé de soutenir les marchés financiers et ont augmenté progressivement leurs taux directeurs, entrainant une hausse des taux d'intérêt proposés par les banques. Le taux immobilier moyen est passé de 1,05 % à 2,25 % au cours de l'année. Cette augmentation a eu pour conséquence une réduction du pouvoir d'achat de l'ordre de 13 à 15 % pour la majorité des emprunteurs. Face à cette situation, les acheteurs ont dû revoir à la baisse leur budget pour s'adapter à ces nouvelles réalités. En réponse, des signes de baisse des prix ont été observés dans de nombreuses régions de France.
Bien que l'année 2022 ait connu une hausse des prix de l'immobilier, celle-ci s'est révélée contenue au niveau national. Une réelle diminution de la croissance des prix au mètre carré a été constatée, passant de 3,6 % au premier semestre à seulement 1 % au second semestre. Il est cependant crucial de noter que cette tendance à la modération des prix concerne principalement les grandes métropoles. Certaines villes, telles que Paris, Lyon et Bordeaux, ont même enregistré une baisse des prix au mètre carré.
Passons à présent en revue les changements à anticiper pour l'année 2023 :
1. Prolongation du prêt à taux zéro (PTZ) : Le gouvernement a décidé de maintenir le PTZ jusqu'à la fin de 2023, malgré son expiration prévue à la fin de 2022. Cela vise à soutenir les ménages les plus modestes dans leur accession à la propriété. Les ressources des personnes destinées à occuper le logement seront calculées de manière plus précise pour les offres de prêts émises depuis le 1er janvier 2023.
2. Suppression de la taxe d'habitation pour les résidences principales : À partir de 2023, toutes les résidences principales seront exonérées de la taxe d'habitation. Les logements vacants et les résidences secondaires continueront de payer cet impôt local. De plus, les communes où le taux de résidences secondaires est élevé par rapport au parc de logements mettront en place des surtaxes.
3. Réduction des avantages de la loi Pinel : À partir du 1er janvier 2023, le dispositif Pinel subira des modifications et sera disponible sous deux formes : le Pinel classique avec des taux de réduction d'impôts dégressifs, et le Pinel Plus, qui maintiendra les taux antérieurs sur la base de critères énergétiques et de qualité ou dans certains quartiers. Les bénéficiaires du dispositif classique verront leurs avantages fiscaux réduits. Pour 2024, des réductions moins importantes sont à prévoir.
En résumé, l'année 2022 a été une année solide pour le marché immobilier, bien que des défis aient émergé en raison de la hausse des taux d'intérêt et des restrictions financières. En 2023, le gouvernement prend des mesures pour soutenir l'accession à la propriété, en prolongeant le PTZ et en supprimant la taxe d'habitation pour les résidences principales. Cependant, les avantages fiscaux de la loi Pinel seront réduits. Le secteur de l'immobilier devra s'adapter à ces changements pour maintenir sa dynamique.
(Source : Pretto)